
Une ombre plane sur le XXe siècle : celle de Hegel. Tout se passe comme
si, par sa pensée, Hegel avait anticipé toutes les forces dialectiques à
l’œuvre dans l’histoire de ce siècle des extrêmes. En affirmant que la
philosophie doit englober tout ce qui est, et comprendre la totalité,
Hegel préfigure le geste totalisant et livre tout à la fois les outils
pour sa critique. Dans l’aire francophone, il est difficile de
surestimer l’importance qu’a eue la pensée hégélienne sur la philosophie
et la littérature, depuis les cours légendaires de Kojève à l’Ecole
pratique des hautes études de 1933 à 1939, édités par Raymond Queneau,
jusqu’à l’anti-hégélianisme féroce des années 1960 (Althusser, Lacan,
Foucault, Deleuze). Est-ce une irréductible passion pour le réel et ses
contradictions, ou encore une attention particulière aux lois du désir
et aux luttes pour la reconnaissance ? Des surréalistes à Sartre, de
Blanchot à Beckett, la lecture de la modernité s’est souvent faite au
prisme – positif ou négatif – de l’hégélianisme. Reparcourant à sa
manière ce chassé-croisé entre écriture et pensée, ce cours-séminaire
peut être validé comme un cours d’introduction à la philosophie du XXe
siècle ou un séminaire MA72 en littérature française moderne.
- Teacher: Emmanuel Alloa
- Teacher: Alessandro De Cesaris
- Teacher: Thomas Hunkeler