Dimensions de l’outil d’auto-évaluation
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Cadre institutionnel / Approche intégréeLe développement de filières d’études sensibles au genre, et notamment l’intégration de la dimension de genre dans les programmes d’études, dépend aussi d’un cadre institutionnel approprié à cette démarche. Les trois éléments suivants semblent particulièrement importants et témoignent de la volonté de l’institution en la matière. Le réseau des Études genre en Suisse : | |
Communiquer en tant qu’enseignant-e / Approche expliciteEn utilisant le langage épicène dans votre enseignement, vous pratiquez vous-même une communication sensible au genre (cf. Communiquer en tant qu’enseignant-e – approche implicite). En adoptant une approche explicite vous allez plus loin, car vous incitez vos étudiant-e-s à adopter un mode de communication sensible au genre. Le langageVous leur expliquez donc que le langage ne fait pas que refléter la réalité sociale, mais qu’il contribue également à la construire. Ensuite, vous signalez à vos étudiant-e-s que l’usage du langage épicène est souhaité dans vos enseignements. Vous les familiarisez avec quelques principes du langage épicène et vous leur indiquez des ressources complémentaires. Ce faisant, vous favorisez le développement de compétences «genre» chez vos étudiant-e-s. Enfin, vous avez la possibilité d'exiger l’usage du langage épicène dans les travaux écrits et en situation d’examen et, ainsi, de faire intervenir cet élément dans l’appréciation de l’apprentissage de vos étudiant-e-s. Si vous ne savez pas comment sensibiliser vos étudiant-e-s à l’impact du langage, voici une suggestion pour entrer en matière. Les images Le recours aux images (communication visuelle) dans votre discipline peut également faire l’objet d’un apprentissage. Les étudiant-e-s apprennent ainsi à analyser l’iconographie de la discipline quant aux rapports de genre et aux stéréotypes implicites. À cet effet, vous pouvez donner la mission à vos étudiant-e-s d’analyser certains supports visuels pertinents (p. ex. la page web de votre faculté). L’objectif d’un tel exercice est de prendre conscience de représentations déséquilibrées, réductrices ou carrément discriminantes et d'apprendre à montrer les femmes autant que les hommes dans des activités et des rôles divers et variés. Voici une proposition pour l’analyse iconographique d’un support visuel. Sensibiliser à la diversité Un autre aspect lié à l’approche explicite d’une communication sensible au genre consiste à sensibiliser vos étudiant-e-s à la diversité sociale et culturelle présente dans la société. Vous les incitez à réfléchir à leurs références implicites relatives au milieu d’origine, à l’appartenance culturelle ainsi qu'à l’identité de genre. Ces éléments ne sont pas indépendants les uns des autres: être issu d’un milieu académique ou d’un milieu ouvrier implique des identités de genre différentes, autant pour les hommes que pour les femmes. En sensibilisant vos étudiant-e-s à la diversité de leurs situations sociales, vous contribuez à déconstruire une vision homogène du groupe des femmes ou des hommes et donc à réduire les stéréotypes de genre. | |
Communiquer en tant qu’enseignant-e / Approche ImpliciteLa manière dont vous communiquez en tant qu’enseignant-e a un impact important sur vos étudiant-e-s. Pour être motivé-e-s et pour réussir dans leur apprentissage, étudiantes et étudiants doivent se sentir concerné-e-s. Il est donc primordial d’utiliser un langage qui s’adresse autant aux femmes qu’aux hommes. | |
Conseil aux études et offres de soutien / Approche intégréeL’aspect de genre devrait également être pris en compte dans les structures prévues pour soutenir les étudiant-e-s dans leur parcours d’études. À moyen terme, celles-ci peuvent contribuer à équilibrer la composition du public d’une filière d’études (cf. ségrégation horizontale). | |
Contenus enseignés / Approche expliciteL’intégration de la dimension de genre dans les contenus d’une discipline appelle, de fait, une approche explicite. En abordant explicitement les aspects de genre dans vos enseignements, vous formez vos étudiant-e-s aux questionnements liés au genre ce qui leur permet d’acquérir à leur tour des compétences en la matière.
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Contenus enseignés / Approche impliciteL’enseignement a pour objectif de permettre aux étudiant-e-s de s’approprier les théories, questionnements et contenus de leur discipline. Comme le montre la psychopédagogie, la motivation et l’intérêt sont des éléments déterminants pour réussir son apprentissage. Dans une perspective genre, il est donc primordial que les étudiantes autant que les étudiants se sentent interpellé-e-s et concerné-e-s par les contenus que vous leur enseignez. | |
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Évaluation de son propre enseignement / Approche expliciteUn regard extérieur | |
Évaluation de son propre enseignement / Approche implicitePrendre en compte l’évaluation de son enseignement par les étudiant-e-s est un moyen d’en améliorer la qualité. En général, l’évaluation officielle des enseignements d’une faculté par le service correspondant des hautes écoles ne se fait pas chaque année. Dans la plupart des cas, vous avez cependant la possibilité de demander que vos cours ou séminaires soient évalués si vous le souhaitez. Indépendamment de l’évaluation officielle, il est utile et recommandé de demander un retour aux personnes participant à vos enseignements et de les inviter à en discuter. | |
Évaluation des apprentissages des étudiant-e-s / Approche expliciteSi vous adoptez l’approche explicite, vous pouvez aussi évaluer les apprentissages de vos étudiant-e-s par rapport aux compétences genre acquises dans vos enseignements. Ceci implique de communiquer à vos étudiant-e-s que l’acquisition de compétences
genre constitue un objectif d’apprentissage et de préciser quels sont les aspects qui vont être abordés dans chacun de vos enseignements. Les étudiant-e-s doivent savoir quels aspects de leurs apprentissages vont être évalués et quels critères vous
allez appliquer.
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Évaluation des apprentissages des étudiant-e-s / Approche impliciteL’évaluation de l’apprentissage des étudiant-e-s demande une attention particulière aux enjeux de la situation. En effet, vous vous trouvez en position de pouvoir et l’aspect de genre vient presque inévitablement moduler les interactions avec vos étudiant-e-s. Pour une évaluation équitable de l’apprentissage des étudiantes et des étudiants, il faut tenir compte de deux aspects. | |
Évaluation des apprentissages des étudiant-e-s / Approche intégréePrendre en compte la dimension de genre par rapport à l’évaluation des apprentissages des étudiant-e-s dans une filière d’études peut se résumer à deux aspects : Il s’agit d’une part de proposer des conditions d’examens qui assurent aux femmes et aux hommes l’égalité des chances de réussite. D’autre part, les enseignant-e-s intervenant dans une filière devraient viser à développer une réflexion commune autour de leurs critères d’évaluation des apprentissages afin d’éviter tout biais de genre. Les conditions d’examensEn ce qui concerne les conditions d’examens il faut veiller à ce que l’environnement d’examen ne véhicule aucun stéréotype de genre, car il est avéré que des stéréotypes négatifs entravent les performances des personnes touchées (cf. stéréotypes de genre – effets). Les questions et la documentation d’examens devraient respecter les principes de la sensibilité au genre, les textes étant rédigés en langage épicène et les supports visuels faisant intervenir des femmes et des hommes dans des rôles non stéréotypés. De même manière, tous stéréotypes de genre devraient être évités dans les exercices, problèmes, cas ou scénarios proposés aux étudiant-e-s. Les critères d’évaluationAfin d’assurer au mieux l’égalité des chances par rapport à l’évaluation des apprentissages des étudiant-e-s, les enseignant-e-s d’une filière d’études doivent être sensibilisé-e-s à l’impact de la dimension de genre dans les situations d’examen ainsi qu’aux éventuels biais de genre pouvant intervenir dans l’évaluation des apprentissages (cf. évaluation des apprentissages des étudiant-e-s – approche implicite). Cette thématique peut par exemple être abordée dans le cadre d’une formation continue. Par ailleurs, si les enseignant-e-s délibèrent sur les résultats des examens et les performances des étudiant-e-s dans la filière, ceci favorise la réflexion sur leurs propres critères d’évaluation et contribue à la transparence des critères d’évaluation des apprentissages. | |
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Information sur les études et promotion du programme d’études / Approche intégréeLes informations sur les études ainsi que la promotion du programme d’études devraient s’adresser autant aux femmes qu’aux hommes. Cela demande, d’une part, que la communication textuelle et visuelle réponde aux critères de la sensibilité au genre (cf. communiquer en tant qu’enseignant-e – approche implicite). D’autre part, au niveau de leur contenu, les informations sur les études devraient viser à éveiller un intérêt pour les études auprès d’un éventail d’étudiant-e-s potentiel-le-s le plus large possible. Finalement, dans le cas d’un déséquilibre prononcé entre les hommes et les femmes dans le domaine d’études, des mesures complémentaires s’imposent pour favoriser un choix d’études atypique. | |
Interactions dans l’enseignement / Approche expliciteEn adoptant une approche explicite, non seulement vous veillez à assurer la participation de tous et de toutes à vos enseignements (cf. interactions dans l’enseignement - approche implicite), mais vous abordez expressément avec vos étudiant-e-s d’éventuels déséquilibres de genre que vous observez dans les interactions. De même, s’il y a lieu, vous n'hésitez pas à traiter de la question des comportements discriminatoires. Ces problèmes peuvent se poser soit dans les discussions plénières soit dans les travaux de groupes. En effet, il est important que vous interveniez en tant qu’enseignant-e si certain-e-s étudiant-e-s tiennent des propos dévalorisants sur un groupe social particulier, notamment lorsqu’il s’agit de propos sexistes, homophobes ou racistes. En signalant à vos étudiant-e-s qu’un certain cadre normatif est respecté dans vos enseignements vous veillez à assurer un environnement d’apprentissage favorable à tous et à toutes. | |
Interactions dans l’enseignement / Approche impliciteLes processus d’apprentissage sont inscrits dans des relations sociales qui se jouent entre enseignant-e-s et étudiant-e-s ainsi qu’entre étudiant-e-s. | |
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Méthodes d’enseignement/d’apprentissage / Approche expliciteEn invitant vos étudiant-e-s à mener une réflexion par rapport à leur manière d’apprendre, vous adoptez une approche explicite. Cette réflexion encourage chez les étudiant-e-s une approche en profondeur de l'apprentissage. | |
Méthodes d’enseignement/d’apprentissage / Approche impliciteDans la réflexion sur les méthodes d'enseignement/d'apprentissage, la distinction entre un enseignement centré sur l'enseignant-e et un enseignement centré sur les apprenant-e-s joue un rôle déterminant. Dans le premier cas, l'enseignement vise d'abord la transmission de contenus par l'enseignant-e, les étudiant-e-s étant considéré-e-s comme récepteurs passifs de l'information. Dans le second cas, en revanche, les apprenant-e-s et leur processus d'apprentissage sont au centre de l'activité pédagogique. Le rôle de l'enseignant-e consiste à soutenir le processus d'apprentissage et à stimuler l'activité des étudiant-e-s. Une pratique de l'enseignement centrée sur les étudiantes et les étudiants semble particulièrement importante au regard d'un enseignement sensible au genre. | |
Méthodes d’enseignement/d’apprentissage / Approche intégréeAborder la question des méthodes d’enseignement/d’apprentissage dans une perspective de genre n’engage pas une méthode particulière (cf. approches de l’apprentissage). Cependant, placer les apprenant-e-s et leurs processus d'apprentissage au centre de l'activité pédagogique permet de prendre en compte au mieux les besoins des étudiant-e-s dans leur diversité. Plus particulièrement, des méthodes d’enseignement/d’apprentissage diversifiées, participatives et réflexives s’avèrent favorables à la promotion de l’égalité entre femmes et hommes. Au niveau du cursus, les deux aspects suivants semblent pertinents pour garantir la prise en compte de la dimension de genre : Proposer des activités d’intégration tout au long du cursusDès le début et tout au long des études, les méthodes d’enseignement/d’apprentissage devraient favoriser l’acquis de compétences à travers des activités d’intégration, c’est à dire des activités qui permettent de contextualiser les connaissances, de les mettre en pratique et de les approfondir. Les études de cas, l’apprentissage par problème ou par projet ou les stages représentent des formes d’apprentissage particulièrement adaptées à cet effet. D’une part, cette mise en contexte facilite la prise en compte des aspects de genre dans les apprentissages. D’autre part, à travers ces activités, les étudiant-e-s pourront développer des compétences d’application de leurs connaissances et mener une réflexion sur ce processus. Par ailleurs, ces activités permettent également de développer des compétences sociales et réflexives au sein d’une équipe. Enfin, elles permettent de stimuler et de développer les motivations des étudiant-e-s tout en prenant appui sur des motivations et orientations diverses, notamment en terme de genre. Afin de s’adresser autant aux femmes qu’aux hommes, on veillera à ce qu’une diversité de cas puisse être proposée (cf. contenus enseignés – approche implicite). Favoriser la réflexivité dans les apprentissagesDévelopper des compétences en matière de genre suppose de former les étudiant-e-s à la réflexivité, et ce autant par rapport à leur propre processus d’apprentissage que par rapport au contexte spécifique de leur discipline ou encore aux aspects sociaux du travail en équipe (cf. travaux de groupe). Si cette aptitude à la réflexivité doit être développée et soutenue dans l’ensemble des modules du cursus, il semble néanmoins pertinent de prévoir à chaque niveau du cursus des espaces spécifiques qui permettent aux étudiant-e-s de mener cette réflexion et d’échanger par rapport à leurs expériences d’apprentissage. On peut imaginer soit des modules consacrés à une thématique particulière et intégrant une perspective de genre (p. ex. l’évaluation des enseignements, la construction d’un parcours d’études, la gestion des relations professionnelles), soit des activités sous forme de carnet de bord ou de porte-folio intégrant une réflexion en terme de genre. | |
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Objectifs de formation (learning outcomes) / Approche intégréeQuel est l'impact de la dimension de genre ?
Lors du développement d’une (nouvelle) filière d’études, il importe de prendre en compte la dimension de genre au niveau des objectifs
de formation pour pouvoir ensuite l’intégrer au mieux dans le plan d’études. De manière générale, il s’agira d’identifier les compétences centrales en matière de genre par rapport au domaine d’études en question : de quelle manière la dimension de
genre intervient-elle dans les questionnements de la discipline ? Que signifie prendre en compte le genre pour l’activité de médecin, pour le personnel enseignant ou pour les ingénieur-e-s ? Quelques exemples :
Pour mener cette réflexion par rapport à sa discipline, il sera utile de se baser sur une analyse préalable de la dimension de genre (cf. profil de la filière d’études) ou d’associer un-e expert-e genre à la discussion. L’acquisition de compétences genre par les étudiant-e-sCes éléments permettront de définir les compétences genre que les étudiant-e-s auront à acquérir au cours de leurs études. Il est pertinent de distinguer quatre aspects par rapport à ces compétences (cf. Rosenkranz-Fallegger 2009). Selon le domaine d’études, ces aspects devront être précisés et développés:
Différents modèles se prêtent à l’intégration de la dimension de genre dans un cursus. Le choix du modèle dépendra, bien sûr, de la discipline d’études, mais aussi des possibilités institutionnelles et des ressources à disposition (cf. cadre institutionnel). Becker & Kortendiek (2008:80ff) distinguent quatre modèles :
Vous trouverez ici des ressources pour intégrer la dimension de genre dans les cursus de formation. | |
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Personne de l’enseignant-e / Approche expliciteEn adoptant l’approche explicite, vous visez à développer les compétences genre de vos étudiant-e-s. En tant qu’enseignant-e vous devez donc répondre à des exigences qui vont nettement plus loin que pour l’approche implicite (cf. personne de l’enseignant-e – approche implicite). | |
Personne de l’enseignant-e / Approche impliciteUn enseignement sensible au genre nécessite de la part d’un-e enseignant-e une certaine disposition à réfléchir sur les images qu’il ou elle se fait des femmes et des hommes. Cela touche à la manière de se présenter en tant qu’enseignant-e ainsi qu’aux idées personnelles concernant les rôles et caractéristiques des hommes et des femmes. | |
Profil de la filière d’études / Approche intégréeA l’heure actuelle, les hautes écoles doivent profiler leur offre de formation par rapport au marché de l’emploi et se démarquer d’offres concurrentes. Ainsi, la prise en compte de la dimension de genre dans une filière d’études intervient déjà au niveau de la définition de son profil. D’une part, cela permet de garantir que la (nouvelle) filière s’adresse autant aux femmes qu’aux hommes. D’autre part, les connaissances des Études genre dans ce domaine seront ainsi explicitement intégrées dans le programme d’études de la filière. Positionnement de la filière d’étudesSuite à la réforme de Bologne, il est recommandé d’effectuer une analyse du secteur d’activité préalablement au développement d’une filière d’études. Celle-ci comprend une analyse des besoins auprès des entreprises et des organisations du secteur afin de définir les compétences attendues des personnes diplômées et le type d’engagement proposé. Par ailleurs, il est recommandé de mener une évaluation de type follow-up auprès des étudiant-e-s diplômé-e-s de la filière actuelle portant sur leur expérience professionnelle ainsi que sur leur appréciation des compétences acquises au cours de leurs études. L’intégration de la dimension de genre dans le profil d’une filière d’études demande une analyse préalable de cette dimension. D’une part, il s’agit de se faire une idée d’ensemble des travaux des Études genre touchant à la discipline en question. Cela permettra de déterminer quels aspects disciplinaires, méthodologiques et sociaux sont pertinents et devraient être intégrés dans le programme d’études. D’autre part, il convient de s’informer sur les diverses modalités d’intégration de la dimension de genre dans le domaine d’études en question et le bilan des expériences faites à ce sujet. Ces éléments permettront de faire le choix de la stratégie d’intégration la mieux adaptée à la filière d’études. Enfin, les conditions institutionnelles à l’intégration de la dimension de genre dans la filière d’études devront être prises en compte, notamment les possibilités d’avoir recours à l’expertise genre, interne ou externe, pour le développement de la filière d’études. | |