L’école fribourgeoise en lien avec le monde : connexionsidentités, résistances.

L’histoire de l’éducation en Suisse a longuement été étudiée et donc perçue comme une histoire compartimentée en 26 cas particuliers cantonaux qui se seraient constitués en vase clos. Or, les recherches récentes ont cherché à se départir du cloisonnage national/cantonal pour se focaliser sur les liens que les sociétés nouent entre elles, sur les articulations et les ensembles qu’elles constituent, mais aussi sur la manière dont ces agencements humains, économiques, sociaux, religieux, éducatifs ou politiques homogénéisent le globe ou résistent au mouvement. Dans cette perspective, ce cours cherchera à reconnecter l’espace pédagogique fribourgeois avec les références étrangères dont il s’est continuellement nourri.

Ce parcours s’attachera à replacer l’école fribourgeoise comme un maillon du réseau mondial des jésuites. Puis il s’agira d’analyser la réaction des libéraux locaux – parmi lesquels on replacera l’œuvre de Grégoire Girard et d’Alexandre Daguet – qui aura pour effet de rompre avec cette forme spécifique d'universalisme pour poser les bases d’une conscience fribourgeoise et suisse. La réflexion se poursuivra avec la cristallisation d’une éducation chrétienne, en rupture avec la pédagogie théorisée au sein de la Société romande des instituteurs, perçue comme trop libérale, et le repli institutionnalisé par Raphaël Horner. Après une analyse de l’école en contexte colonial,  il s’agira d’analyser les connexions mises en place par l’Institut pédagogique fribourgeois, par ailleurs façonné à partir de références et d’emprunts étrangers. L’objectif de ce cours sera donc de proposer une relecture de l’histoire de l’école fribourgeoise perçue tel un carrefour, dont il s’agira d’éclairer les connexions et les brassages silencieux, comme les résistances et les replis.