Manger des images… quelle drôle d’idée ! Et pourtant, depuis l’Antiquité, on n’a cessé de se repaître de fresques, icônes, sculptures, gravures de dévotion, jetons imagés, hosties estampées, gaufres héraldiques, représentations en massepain, gâteaux figurés, etc. Spécifiquement produits pour être mangés ou détournés de leur destination première, tous ces artéfacts visuels ont non seulement pu être regardés et contemplés, mais encore ingérés sous forme solide ou liquide. Comment expliquer pareille attitude à leur égard ? Pourquoi incorporer une image, la prendre en soi, au risque de la détruire, plutôt que de l’observer à distance ? Quelles fonctions thérapeutiques, symboliques ou sociales a-t-on attribué à ces incorporations ? Cet usage des images a-t-il toujours eu cours, en tout temps, en tout lieu ? Quels étaient les configurations visuelles offertes à la bouche ? Autant de questions qui surgissent, pressantes, face à cette expérience particulière des images et à partir desquelles ce cours se déploiera.