Le champ religieux contemporain n’a pas suivi les évolutions que prédisaient les sciences sociales au milieu du XXème siècle. Loin d’observer la fin des religions, les sociologues et les anthropologues ont redécouvert leur dynamisme et leur capacité à se réinventer au cœur des sociétés sécularisées. Si l’assistance aux cultes et l’attachement aux rites de passage (indicateurs des religions instituées) ont poursuivi leur déclin, de nombreuses expressions religieuses ou spirituelles ont eu le vent en poupe. Entretenant un rapport critique et réflexif avec les modèles dogmatiques des religions instituées, ces expressions contemporaines ont contribué à redessiner les frontières des appartenances religieuses et à proposer des modèles plus holistiques, débordant sur les domaines de la santé, de l’écologie, de la psychologie, du politique, etc. Comme l’écrivait déjà Yves Lambert en 2001, en même temps que les croyants se sécularisent, les non croyants se spiritualisent.

 

D’une modernité désenchantée au milieu du XXème siècle à une post-modernité réenchantée au début du XXIème siècle, les analyses de l’évolution du champ religieux se sont confrontées aux réalités empiriques d’expressions religieuses qui peuvent prendre de multiples formes et être mobilisées pour faire face aux défis d’un monde global et transnational.