Lorsque l’on évoque les questions des revendications politiques et sociales exprimées sur un mode violent, la Suisse n’est généralement pas considérée comme un cas d’étude pertinent. Cela est dû, en partie, à son image stéréotypée d’îlot de tranquillité et de sécurité construit sur son aisance économique, sa stabilité politique et son système de démocratie directe. Pourtant, à l’heure où l’Europe a été marquée par des épisodes de violences politiques – notamment avec la Rote Armee Fraktion en Allemagne et les Brigades rouges, en Italie, pour les exemples les plus connus – la Suisse n’a pas été en reste. Dès la fin des années 1950, elle a été touchée par des événements politiques violents, revendiqués tant par des acteurs suisses qu’internationaux.

L’objectif de ce cours est d’explorer la valeur de la violence comme un moyen de revendication politique dans un pays qui s’est construit un mythe de non-violence. J’aborderai la question des notions et des cas concrets de mouvements ayant recouru aux actions violentes pour atteindre un objectif politique seront également étudiés : les séparatistes et les antiséparatistes qui se sont affrontés lors du conflit jurassien, les mouvements d’extrême gauche et les mouvements d’extrême droite. Les cas de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Algérie et de la Palestine seront également abordés de façon transnationale. Ce cours sera enfin l’occasion de réfléchir aux discours genrés tenus sur la violence politique et le terrorisme.