À l’époque moderne, la ville devient un formidable réceptacle d’images. Des bannières de procession aux décors de fêtes civiques, des façades peintes aux tableaux placés dans les vitrines de marchands merciers, des statues de condottiere aux fontaines allégoriques, des volets ornés de figures aux enseignes d’artisans, des peintures de loteries aux gravures vendues par les colporteurs, d’innombrables images s’exposent et circulent dans l’espace urbain. Mais comment penser la coprésence de tant de représentations au sein de l’espace public ? Quels étaient leurs modes de présentation ? Dans quel cadre spatial et temporel leur visibilité était-elle ordonnée ? De quelles forces ou tensions sociales ces images étaient-elles les expressions ? Et quelle pouvait être leur incidence sur la définition de l’espace public ? Toutes ces questions, traversées par des problématiques politiques, religieuses, économiques et artistiques, permettront de mieux saisir le rôle de l’image dans la constitution de la culture visuelle des sociétés urbaines de l’ère préindustrielle.