Confinée dans une abbaye en raison d’une intempérie, une compagnie de nobles gens se divertit en se racontant à tour de rôle des histoires aussi comiques que tragiques, où la grivoiserie se mêle la philosophie, et la voix des hommes à celle des femmes. À cela s’ajoute l’une des originalités de L’Heptaméron : à la suite des nouvelles, Marguerite de Navarre (femme, reine et auteure) ajoute les débats houleux qu’elles ont suscité parmi les devisants, dont la polyphonie traduit la multitude de points de vue portés sur les passions humaines, les rapports conflictuels entre les sexes et la société en général. Au cœur de la Réforme, la satire se fait mordante – en témoigne la paillardise de certains moines. Quant à l’histoire éditoriale de ce recueil qui révolutionne le genre de la nouvelle, elle permettra aussi aux étudiant.es de se familiariser avec les pratiques du livre à la Renaissance.