Comme beaucoup de « petites » littératures, la littérature romande s’est construite, au cours du XIXèmesiècle et jusqu’à Ramuz, sur des critères nationaux et populaires pour se distinguer de sa grande voisine française. Entre célébration d’une terre et exaltation d’un passé mythique, il s’agissait d’affirmer une identité romande dont la littérature serait l’incarnation.

À l’inverse, la littérature de l’exil est par définition une littérature du déracinement, de l’entre-deux, de l’identité troublée. Alors que se passe-t-il lorsque l’une et l’autre se rencontrent ? Peut-on encore parler de « littérature romande » ? À travers un corpus de textes publiés dans la seconde moitié du XXème et au début du XXIème siècle – d’Adrien Pasquali à Rafik Ben Salah, en passant par Agota Kristof et Eugène –, ce séminaire propose des pistes de réflexion à la croisée des deux champs.