Les enfants comme enjeux et comme acteurs économiques. Perspectives anthropologiques.
Ce cours se penchera sur une série de questionnements relatifs à l’activité économique des enfants. L’enfant aurait-il cessé d’être «utile» pour devenir «précieux», comme l’affirment certain.e.s chercheur.e.s ? L’exercice du métier d’écolier mérite-t-il un salaire ? Comment se conjuguent le processus de socialisation avec l’acquisition de compétences utiles du point de vue économique ? Comment s’articulent les activités économiques et d’autres, considérées comme ludiques? Quels rôles les enfants jouent-ils en tant que consommateurs ? Quelles représentations des enfants et du travail sont convoquées dans la division des tâches entre générations, qui est inhérente aux activités économiques ?
Pour répondre à ces questions, nous nous pencherons tout d’abord sur le débat autour du travail des enfants. Nous examinerons ensuite la contribution des enfants dans trois contextes spécifiques, celui de la production agricole, de l’économie du care et de l’économie de guerre. L’analyse des modalités du travail des enfants et de sa reconnaissance se poursuivra dans le contexte scolaire en intégrant des études effectuées dans différents pays (Corée, France, Suisse, Suède). Nous nous pencherons également sur le lien existant entre le travail scolaire et le travail rémunéré, ainsi que sur l’articulation entre le travail et le jeu, souvent opposés. La dernière partie du cours portera sur l’enfant consommateur, à la fois considéré en tant que cible et en tant qu’acteur.
Le cours puisera dans différents corpus de recherches (anthropologie économique, anthropologie du care, de la parenté, de l’éducation, du jeu, de la consommation et de la performance). Deux séances bénéficieront de la participation de conférenciers : Dr. Mohammed Al Rozzi présentera certains aspects de sa recherche sur le travail des enfants dans la bande de Gaza, en Palestine ; Dr. Denis Gay effectuera une intervention sur la thématique de ‘L’école comme institution diffusant des normes économiques’.
Privilégiant une approche comparative, la réflexion se fondera sur des recherches effectuées dans les contextes occidentaux et non occidentaux et se nourrira également de certains travaux historiques. L’analyse adoptera en outre une perspective générationnelle : elle prendra en compte la variable sociale de la génération dans l’examen de la division des responsabilités, rôles et tâches économiques.
Bibliographie : elle sera remise à la première séance.
- Enseignant·e: Jeanne Véronique Pache