Avant d’être un livre, un objet donné à la lecture et à l’interprétation, la littérature est un geste, un élan des humains pour tenter de dire et d’inventer le monde. C’est peut-être par la pratique de l’écriture que certains aspects de ce geste peuvent être saisis le plus efficacement : en proposant de faire l’expérience concrète des questions qui se posent à l’auteur·e au moment de créer, cet atelier veut approcher différemment les notions parfois abstraites des études de lettres. Ce semestre, le séminaire se penche sur les formes du corps « littéraire » et sur l’idée que l’écriture elle-même possède un corps : dire la matérialité du vivant, faire surgir le charnel dans un texte ; corps physique de l’acte scriptural, chair des mots à triturer. À l’intersection des deux se jouera la tentative d’un corps commun dans le laboratoire de l’écriture créative.