Apprendre l’histoire de l’art demande de se forger une solide culture théorique et visuelle. La tentation d’une documentation « à distance » nous fait souvent oublier le revers de l’encyclopédisme numérique. Au mieux, les digital humanities garantissent l’accès à des sources insoupçonnées, favorisent l’échange des idées et font avancer la réflexion sur divers aspects de notre discipline. Au pire, elles instaurent une sorte d’opacité, des difficultés à distinguer le vrai du faux ; elles regorgent de sources mal répertoriées ou peu fiables, d’images de piètre qualité, tronquées, inversées, ou protégées par des droits d’auteur. 

Deux pièges, en particulier, trompent le novice. D’une part l’illusion que la lecture compulsive peut suppléer à l’acuité du regard. D’autre part, cette profusion d’informations nous fait trop souvent oublier une certaine matérialité de l’œuvre en tant que Bildobjekt, avec son appel et sa tactilité. L’œuvre d’art est aussi… un « corps ».

Sans oublier l’apport des digital humanities à notre discipline, le séminaire-bloc propose un retour à l’original. Il s’agit de renouer avec des pratiques « classiques » et d’envisager une recherche menée sur des sources premières dans les musées. Le séminaire-bloc entend faciliter une rencontre directe avec l’œuvre et encourage le dialogue avec les acteurs du domaine muséal : historien-ne-s de l’art, archivistes, documentalistes, conservateurs, commissaires d’exposition, etc. L’échange initiera les étudiant-e-s, notamment, aux aspects liés à la technique, à l’attribution, à l’archivage, à l’accrochage et à la restauration.

Le séminaire-bloc s’adresse aux étudiants en Master. Son but est de fournir des outils méthodologiques, de favoriser le travail sur le terrain, de développer un esprit analytique et susciter le positionnement citrique de la relève en histoire de l’art. Ce séminaire-bloc est une excellente base pour la rédaction d’un mémoire en Histoire de l’art des Temps modernes.