Sur la base de recherches de terrain de longue durée menées dans des écoles, ce cours s’intéresse à la vie quotidienne en milieu scolaire, aux processus par lesquels les acteurs sociaux donnent du sens, aux relations instaurées entre élèves, enseignant.e.s, parents et autres acteurs scolaires, aux pratiques enseignantes ainsi qu’à celles des enfants. Comment rendre étrange et questionnable ce qui est familier et ainsi renouveler notre regard sur cette institution bien connue ?

La démarche anthropologique permet de découvrir d’autres facettes des institutions scolaires et d’expliciter des enjeux sociaux, politiques et pédagogiques. Dans une perspective comparative, nous mobilisons des recherches anthropologiques qui renvoient non seulement à l’Europe, mais aussi à différents pays africains, à l’Amérique du Nord et à l’Asie. Par le biais de cette approche comparative, comprenant des études sur des contextes lointains, nous chercherons à nous interroger sur notre système scolaire.

Comme l’annonce le titre, nous examinerons les normes qui traversent l’institution et qui sont, parfois, diffusées par elle (par exemple l’autonomie, les performances des élèves, l’efficacité des enseignants et des établissements, les collaborations entre parents et écoles etc.). Nous étudierons aussi comment se construisent et se perpétuent les rapports de pouvoir, en examinant la manière dont s’articulent les relations quotidiennes apparemment banales et les politiques éducatives étatiques et internationales. Dans ce contexte, nous verrons comment l’institution scolaire participe aussi à maintenir, à réinterpréter, et parfois à contester des catégories de l’altérité (sociales, « culturelles », psychologiques, médicales…) pour penser les acteurs scolaires et le monde.