Dans l’histoire occidentale, la première modernité n’est pas seulement regardée comme l'âge de la « Renaissance » des arts, de l’« Humanisme » de la République des Lettres et des « Grandes découvertes » géographiques, elle marque aussi l’avènement d’une réflexion nouvelle et majeure sur les cieux qui aboutira à la « Révolution scientifique » du XVIIe siècle.

Héritiers d’un riche corpus littéraire antique et médiéval, mus par le souci d’une imitation plus rigoureuse de la nature, les individus de la Renaissance – à commencer par les artistes – mettent plus que jamais en pratique les paroles du Livre d’Isaïe (40, 26) : « Levez vos yeux en haut, et regardez ! ». Ils prennent alors la mesure des mouvements visibles des sphères du cosmos – la course du soleil, de la lune et des planètes à travers les constellations du zodiaque notamment –, tout en aspirant à rendre compte du « ciel de ce ciel » (Augustin), royaume invisible au sein duquel agissent les dieux et les daimones païens, les anges et le Créateur de l’univers.

C’est à cet imaginaire des cieux, à l’intersection des croyances et des sciences, et à ses images que sera consacré ce cours d’introduction. Les thématiques relèveront aussi bien de l’histoire sociale – la relation entre commanditaire, artiste, savant et théologien –, de l’histoire des savoirs – astronomie et mathématiques – ou de l’histoire des croyances – théologie chrétienne, astrologie, hermétisme et occultisme. Les exemples artistiques relèveront principalement de la peinture, des grands décors, de l’art du portrait, de l’illustration scientifique et des arts décoratifs en lien avec des thèmes et motifs représentatifs parmi lesquels les iconographies de la création des cieux, des dieux planétaires et des anges moteurs des sphères, du soleil, de la lune et des constellations, de la figure d’Atlas soutenant le monde, de l’homme zodiacal ou encore de la « Vierge solaire ».