Lorsque nous sommes confrontés à une personne en situation de (poly)handicap, sa différence saute aux yeux, au point parfois de nous faire oublier notre commune humanité. C’est ainsi que des « éthiciens » anglo-saxons comme Engelhardt qualifient de « non personnes » tous ceux qui ne sont pas doués de raison ou de conscience de soi. Le caractère révoltant de telles affirmations ne doit toutefois pas occulter les représentations négatives que suscite spontanément cette différence réelle, tant la déficience intellectuelle rebute et effraie. Il faut en prendre pleinement conscience pour pouvoir travailler sans prévention avec ces personnes aux besoins spécifiques. Une observation patiente et bienveillante est donc nécessaire pour pouvoir entrer en relation avec des êtres qui n’ont pas le même cadre spatio-temporel que nous, ou même qui n’en ont pas du tout.