
Toute œuvre d’art digne de ce nom questionne. Elle questionne nos
schèmes conceptuels, interroge nos manières de voir et renverse nos
certitudes. Peut-on en déduire que tout art est par essence subversif
et, si tel est le cas, comment cerner la nature de cette subversion
esthétique ? Une révolution dans les arts est-elle équivalente à une
révolution politique ? L’œuvre d’art constitue-t-elle une attaque contre
les normes existantes (normes perceptives, sociales, politiques), au
nom d’un « dérèglement de tous les sens » (Rimbaud), ou bien est-elle
encore le lieu où s’expérimente l’acte même de se donner une règle, dans
une autonomie de l’art ? En quoi l’art est-il régi par un principe
d’anarchie, et dans quelle mesure devient-il le laboratoire d’une
souveraineté nouvelle ? Le séminaire abordera successivement ces
différents enjeux, allant puiser dans les stratégies de l’avant-garde
quelques réponses à la question du rapport étrange qu’entretient l’art
et la subversion.
- Teacher: Emmanuel Alloa
- Teacher: Alessandro De Cesaris