Toute œuvre d’art digne de ce nom questionne. Elle questionne nos schèmes conceptuels, interroge nos manières de voir et renverse nos certitudes. Peut-on en déduire que tout art est par essence subversif et, si tel est le cas, comment cerner la nature de cette subversion esthétique ? Une révolution dans les arts est-elle équivalente à une révolution politique ? L’œuvre d’art constitue-t-elle une attaque contre les normes existantes (normes perceptives, sociales, politiques), au nom d’un « dérèglement de tous les sens » (Rimbaud), ou bien est-elle encore le lieu où s’expérimente l’acte même de se donner une règle, dans une autonomie de l’art ? En quoi l’art est-il régi par un principe d’anarchie, et dans quelle mesure devient-il le laboratoire d’une souveraineté nouvelle ? Le séminaire abordera successivement ces différents enjeux, allant puiser dans les stratégies de l’avant-garde quelques réponses à la question du rapport étrange qu’entretient l’art et la subversion.