Si l’écrivain·e « fait délirer la langue » (Deleuze), toute littérature est-elle pour autant le produit d’un esprit où pathologie et génie seraient les deux faces d’une même pièce ? Appelé au chevet de l’artiste, le médecin peut-il soigner sans domestiquer ? La folie est-elle l’état d’un sujet qui en fait l’expérience ou se constitue-t-elle en objet de savoir pour une conscience qui l’observe ? De l’invention de la psychanalyse aux classifications du DSM-V, en passant par la révolution psychopharmacologique des années 1950-1960, le XXe siècle a voulu rendre le désordre mental accessible à la thérapeutique. Sur ce parcours, la clinique s’est forgé un discours qui entre en friction avec une langue littéraire où l’imaginaire de la fureur et du trouble écrit sa propre histoire. Ce cours se donne pour destination les lieux et les moments d’une telle rencontre.