Aristote et l’idée de nature : constitution et usages

Les débats actuels autour de la notion d’anthropocène ont conduit à mettre en question plus précisément l’idée occidentale de nature, à telle enseigne qu’on a proposé d’y substituer le terme d’occidentalocène. C’est au titre d’une généalogie de ce que P. Descola nomme le « naturalisme occidental » que le présent séminaire se propose de prendre pour objet l’idée de nature chez Aristote.

Il a parfois été soutenu que c’était dans le corpus aristotélicien que naissait cette idée de nature. Chez Aristote, la nature devient l’objet propre d’une science, que la Physique entreprend de refonder, après ses devanciers présocratiques (qu’Aristote nomme justement « physiologues ») et la crise engendrée par les positions de Parménide et de Platon. Le premier volet du séminaire portera sur cette constitution de la nature en objet scientifique. Mais la nature fournit également à Aristote une référence normative, à l’œuvre dans son éthique ou sa philosophie politique, notamment à travers les expressions « par nature » ou « selon la nature ». Le second volet du séminaire consistera en un examen critique de ces usages et mésusages, en s’interrogeant sur l’anthropofinalisme qui pourrait s’y dessiner.