Comprise comme une pénurie générale d’aliments qui soumet une population à la faim et la menace de disparation, la famine, inhérente aux sociétés anciennes, demeure un phénomène récurrent de l’époque contemporaine. Liées aux guerres, aux crises révolutionnaires et aux mauvaises récoltes, les famines irlandaise (1846-1852), russe (1921-1923) chinoise (1958-1962), ou éthiopienne (1984-1985), par exemple, représentent des événements centraux de l’histoire de ces pays. Au-delà des enjeux mémoriaux que pose l’étude de cas, la famine constitue désormais un objet d’étude à part entière. Longtemps considérée comme une fatalité ou un mécanisme de régulation démographique, la faim s’impose à partir de la moitié du XIXe siècle comme un problème social collectif. La construction médiatique d’une figure de la victime de la famine est liée à la contemporanéité. Elle suit l’émergence d’une opinion publique globale et d’institutions humanitaires spécialisées : Action internationale contre la Faim (AICF), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Programme alimentaire mondial (PAM), etc. Au-delà des causes des famines et de leurs conséquences humaines et politiques,  le cours se propose de réfléchir aux problèmes complexes posés par les interventions humanitaires destinées à secourir les populations victimes de la famine, leurs enjeux.