Avant d’être un livre, la littérature est un geste pour tenter de dire le monde. C’est peut-être par la pratique de l’écriture que certains aspects de ce geste peuvent être saisis : en proposant de faire l’expérience des questions qui se posent à l’auteur·e au moment de créer, cet atelier veut approcher différemment les notions parfois abstraites qui jalonnent nos études. Choisir la représentation textuelle de la pensée pour subvertir l’abstraction peut paraître paradoxal – mais l’atelier de ce semestre fait le pari que la littérature « fabrique » des scènes à la réflexion et que ces scènes ont leurs décors, leur éclairage, leurs protagonistes. S’interroger sur les manières de raconter la pensée, la « grande » comme le flot des « petites », c’est aussi explorer les modèles qu’une société élabore pour matérialiser ce qui reste en partie insaisissable : le fonctionnement de notre esprit.