Aux dires de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, « le modèle réduit » serait non seulement « le type même de l’œuvre d’art », mais « l’immense majorité des œuvres d’art » seraient « des modèles réduits ». Dans une perspective critique, nous partirons de cette affirmation pour voir ce qu’il en est du rapport de l’art à la réduction, qu’il s’agisse de simples miniaturisations ou de reconfigurations microcosmiques de réalités ou de virtualités macrocosmiques. Car l’art, depuis l’Antiquité et jusqu’à l’époque contemporaine, est en effet fréquemment traversé par une problématique de l’agencement ou du ré-agencement de données physiques, poétiques, philosophiques, politiques, sociales complexes, appelant une opération de miniaturisation ou, tout du moins, de réduction d’échelle. Toute la question sera de voir dans quelle mesure ces compositions microcosmiques, dans la diversité de leurs formes, ouvrent finalement sur des mondes imaginaires proprement incommensurables.