Chiffrer les milliers ou les millions de mort d’une guerre ne dit paradoxalement rien de son horreur vécue. Aux exposés des stratèges et des théoriciens, aux envolées patriotiques et aux idéologies qui les sous-tendent, s’opposent la réalité des tranchées, du feu, des chairs déchiquetées, des cadavres défigurés, qui semblent vouer toute entreprise littéraire à la stérilité, mais par-là même relancent la puissance d’innovation de l’écriture, convoquée à la tâche de donner forme et figure à ce qui risque à tout moment de rester du domaine de l’indicible.

De Stendhal ou Hugo à Céline ou Claude Simon, c’est cette recherche d’une adéquation entre la nécessité de dire l’horreur de la violence et du chaos et la pertinence des formes pour le faire que ce séminaire souhaiterait interroger pour tenter d’en décrire les modalités et les enjeux.