Présentation 
Graver un matériau pour en faire ressortir des formes et produire une image en deux dimensions est un procédé qui précède de loin les temps modernes. Néanmoins, c’est à la fin du moyen-âge que se démocratise l’acte d’imprimer, sur le papier, le matériau préalablement gravé et enduit d’encre. Ainsi est rendue possible la reproduction et la diffusion, à large échelle, d’images grâce à la relative accessibilité économique des matériaux et des techniques dont elles sont le résultat. La gravure devient alors un précieux outil de transmission et de démocratisation des idées autant que des formes. Mais si l’art de la représentation peut maintenant toucher les masses en dehors des lieux de pouvoirs institutionnels, ces derniers ne se lassent pas d’exploiter à leur tour cette opportunité. Ainsi, l’histoire de la gravure s’entremêle aux grands récits de l’Histoire et se caractérise par une continuelle évolution à l’endroit de laquelle il s’agira d’explorer la place de l’artiste. Dans les siècles de la période moderne, les techniques de la gravure ne cesseront de se développer et de se complexifier pour multiplier le champ des possibles graphiques mais également élever la gravure au rang d’art à part entière. Art qui soulèvera alors des problématiques qui nous concernent encore aujourd’hui et qui touchent aux questions d’auctorialité, de droit à la reproduction et de falsification des formes. Ce proséminaire nous permettra donc d’explorer les différents usages de la gravure tout comme les différentes techniques dont elle profite. Chaque séance sera consacrée à un type de représentation servant chacun des intentions bien particulières. Ainsi nous verrons que si la gravure peut autant servir à la diffusion d’images religieuses que d’images de la noblesse ou des territoires nouvellement conquis, elle est également un outil privilégié dans la représentation des gloires et des misères du peuple et est un instrument de la satire dès sa démocratisation. De la même manière que nous aborderons différentes fonctions de la gravure, différentes techniques seront abordées ainsi que leur vocabulaire spécifique et cela de la seconde moitié du XVe siècle à la première moitié du XIXe siècle.

Objectifs
Grâce à une participation active dans le cadre des séances théoriques et des exposés, l’étudiant.e sera capable, à l’issue de ce proséminaire, de connaitre les différents enjeux artistiques, sociaux et politiques que mobilise l’art de la gravure et de les identifier chronologiquement. De même, il sera au fait des différentes techniques, des outils nécessaires à l’élaboration de ces dernières ainsi qu’au vocabulaire dédié. Grâce à son investissement dans la réalisation de son exposé, l’étudiant.e sera capable de restituer le contexte de l’œuvre sur laquelle il/elle a travaillé, de dégager une problématique à partir de son sujet d’étude, de constituer une bibliographie, d’émettre une ou plusieurs hypothèses répondant à la problématique définie, de constituer un powerpoint et de présenter le résultat de ses recherches. Une participation active, par le biais de questions et / ou de remarques de la part du groupe est attendue à l’issue des exposés. Grâce à la rédaction d’un essai d’environ 25 000 signes, l’étudiant.e sera capable de poser par écrit le travail commencé lors de l’exposé, d’intégrer les suggestions faites à l’issue de sa présentation, de rediriger sa recherche si nécessaire et d’infirmer ou confirmer la ou les hypothèse.s préalablement énoncé.e.s.