Parmi les monuments littéraires qui témoignent de la première phase du mythe médiéval de Tristan et Yseut, on trouve les courts poèmes des Folies Tristan, dites de Berne et d’Oxford (fin du XIIe siècle). Tristan, loin d’Yseut et dans l’abîme du désespoir, revient à la cour du roi Marc pour revoir son aimée une dernière fois. Déguisé en fou, il tente de se faire connaître d’elle seulement en rappelant, dans un discours apparemment dénué de sens, les épisodes marquants de leur amour. Autre masque de Tristan, la folie permet la mise en œuvre d’un ingénieux dispositif de remémoration, qui restitue dans une mise en abyme les récits les plus connus des amants de Cornouailles : en jouant comme un acteur devant la cour, le personnage se fait auteur de sa propre histoire. Le séminaire proposera une lecture « à la lettre » de ces poèmes sur le mode de l’explication de textes.

 

Edition : Le roman de Tristan par Thomas suivi de La folie Tristan de Berne et La folie Tristan d’Oxford. Traduction, présentation et notes d’Emmanuèle Baumgartner et Ian Short avec les textes édités par Félix Lecoy, Paris, Champion, 2003. Copies réservées chez Albert le Grand.