Un foisonnement de documents écrits accompagne et gouverne nos pratiques quotidiennes, du CV aux labels apposés sur les produits de consommation en passant par les papiers d’identité ou les formulaires à remplir pour bénéficier d’une prestation. Quelles formes de rationalités s’inscrivent sur les documents et autour de nos pratiques scripturales ? Que nous permettent-elles de saisir de l’organisation des sociétés et de leurs transformations ? Comment des logiques de pouvoir se glissent dans la rédaction d’un dossier et se transmettent avec lui ? Plus généralement, pourquoi et comment les documents sont des objets d’étude à privilégier dans une perspective socio-anthropologique ?
Partant de textes fondateurs comme ceux de Jack Goody, de James Scott et de Pierre Bourdieu, le séminaire vise à transmettre aux participant-e-s les concepts et méthodes pertinentes pour analyser les conditions de production et de réception de différents types de documents autour desquels se cristallisent des questions de catégorisation et d’identification, de comptage et d’évaluation, à la croisée entre des logiques de bureaucratisation, de performativité et de distinction. Après trois séances introductives, ces dimensions seront déclinées en trois volets, allant du public au privé et du formel à l’informel : 1) Ecritures, Etats, types de rationalité bureaucratique; 2) Certifications, société civile et ordre marchand ; 3) Traces et écritures numériques.
A partir d’études choisies par les enseignant-es, les étudiant-e-s travailleront en groupes pour sélectionner et analyser un document ou un écrit concrétisant de façon emblématique et empirique les perspectives et les problématiques des références proposées.
- Docente: David Manuel Bozzini
- Docente: Andrea Farioli
- Docente: Muriel Surdez Sainsaulieu