L’avènement de la notion d’œuvre d’art à l’époque moderne aurait mis un terme au règne de l’image et, avec lui, aux croyances prêtant un pouvoir d’animation aux représentations figurées. Mais de la Renaissance jusqu’aux Lumières, les schèmes de production des images et leurs usages montrent que les hommes n’ont pas cessé de les considérer comme potentiellement agissantes, traversées par des forces donnant le sentiment qu’elles étaient dotées de pouvoirs. Les images se meuvent, parlent, dansent, pleurent, en un mot vivent encore bien au-delà de l’époque médiévale. S’interroger sur les formes de vie de l’image à l’époque moderne sera l’occasion d’observer de quelle façon les artistes ont suscité cette impression d’animation et à quelles fins, mais aussi de mesurer la variété des gestes et des réponses (graphiques, scripturaires, physiques) qui ont fondé cette agentivité. Le séminaire reposera sur l’analyse d’œuvres d’art, de documents et de textes (anciens comme modernes), à la croisée de l’histoire de l’art, de l’anthropologie des images et de l’histoire culturelle.