Face à une situation politique et économique des plus tendues, la décennie qui précède la Deuxième Guerre mondiale a connu, en France comme ailleurs, un véritable engouement pour l’idée d’un art fait sinon par, du moins pour le peuple. La période voit non seulement la naissance du roman dit « populiste », mais des tentatives de tous genres pour produire enfin un art destiné au « peuple », terme qui peut désigner, selon les orientations idéologiques de ceux qui y ont recours, aussi bien la classe des prolétaires que le substrat ethnique de telle ou telle nation. Loin de se réduire aux seuls débats autour du « réalisme socialiste », l’idée d’un art pour le peuple a passionné les artistes des années 1930, des écrivains aux peintres et des sculpteurs aux cinéastes.