C’est à Lev Tolstoj que la littérature russe doit la « découverte de l’enfance » (Philippe Ariès). Avec son roman court Detstvo (L’enfance, 1852), Tolstoj a non seulement donné pour la première fois une voix si distincte à un enfant, mais il a également crée un « mythe culturel » (Andrew B. Wachtel) qui resterait le point de référence de l’écriture de l’enfance en Russie pour presque un siècle. L’affirmation de l’enfance en tant que réalité autonome a toujours, ouvertement ou non, des implications pédagogiques voire des tendances de généralisation. De plus, l’enfance peut servir de « miroir » des conditions sociales et devenir une forme particulière de critique. La productivité remarquable de textes d’enfance a toutefois aussi des raisons esthétiques. Ainsi, pour la littérature moderne le regard enfantin est devenu un paradigme clé d’une nouvelle vision du monde et des mots. Dans ce séminaire nous allons lire, à part Detstvo de Tolstoj, les textes suivants : des extraits de Detskie gody Bogrova-vnuka de Sergej Aksakov (L’enfance de Serge Bagrov, 1859); des extraits de Detstvo de Maksim Gor’kij (L’enfance, 1913); Kotik Letaev d’Andrej Belyj (1922); Škola dlja durakov de Saša Sokolov (L’école des idiots, 1976).


Modalités d’évaluation: présentation orale, participation en classe (3 crédits ECTS). Dans le cadre de ce séminaire, il est possible de rédiger un travail écrit équivalant 6 crédits ECTS (date de remise : 01.02.2019).