Sous ce titre, c’est à la fois l’œuvre de Rilke et sa réception qui sont envisagées dans leurs rapports avec la Suisse romande et donc avec la langue française.

Ces « résonances », ce sont ainsi d’une part les effets ou les conséquences de l’installation de Rilke au château de Muzot près de Sierre en 1921. Une forme de sérénité, retrouvée à cette occasion, permet en effet au poète de terminer les Elégies de Duino et de composer dans le même élan les Sonnets à Orphée, ses deux recueils majeurs. En parallèle, l’installation en terre francophone invite Rilke à revenir à la langue française, d’un côté par la traduction de différents textes de Paul Valéry, de l’autre par la composition de poèmes en français, les Quatrains valaisans et les Vergers.

Ces « résonances », ce sont d’autre part les présences de Rilke dans les parcours respectifs de Monique Saint-Hélier et surtout de Gustave Roud et de Philippe Jaccottet, sans doute les figures les plus importantes de la poésie romande au XXe siècle. Tous deux ont en effet traduit Rilke et, au-delà, composé certaines de leurs œuvres dans un rapport complexe d’appropriation et de distanciation avec la poésie de celui-ci. Un titre attire particulièrement l’attention : Requiem, qu’on retrouve dans la bibliographie des trois écrivains.