Invoquée sous les traits de la muse Mnémosyne par les poètes de l’Antiquité, traquée dans les strates enfouies de nos premières perceptions par Freud, déployée depuis une madeleine trempée dans le thé chez Proust, la mémoire donne forme à notre Histoire et aux récits dont nous l’accompagnons. Individuelle ou collective, articulée à la figure de l’oubli (Léthé), la mémoire est l’un des plus puissants ressorts de la fiction. Mais quelle mémoire et comment la traduire dans le langage de la littérature ? Quels procédés l’écrivain peut-il imaginer pour faire émerger le souvenir à la croisée de l’invention ? Comment partager, dans les mots, ce qui est déjà perdu ? À l’heure où les neurosciences et les archives vertigineuses d’Internet nous incitent à enrichir nos modèles et représentations du processus mémoriel, ce séminaire propose de lire 4 auteurs contemporains (A. Ernaux, O. Rosenthal, H. Gaudy, Ph. Forest) à la recherche d’un art et d’une poétique de la mémoire - pour aujourd’hui.