La mythologie classique est omniprésente dans la littérature latine de la Renaissance. La citation suivante de Virginie Leroux offre un excellent point de départ pour notre étude : 

« […] la mythologie est, dans l’imitation, l’élément le plus apte, par sa généralité, à éveiller les échos variés du lyrisme personnel, l’imagination propre à chaque auteur infléchissant le sens et la forme même des fables. Les poètes […] retrouvèrent le sens primitif de la création mythographique et loin de réduire le mythe à un ornement, ils y virent une forme symbolique apte à pallier les insuffisances de la formulation conceptuelle. Loin d’être reléguée dans un passé aboli, la mythologie, essentielle au lyrisme de l’exhortation et de la célébration, leur permit d’aborder, avec une ingénuité renouvelée, le moi, le monde, le lien social et la divinité » (La mythologie classique dans la littérature néo-latine, éd. V. Leroux, Clermont-Ferrand, 2011)

En résumé, ce cours a pour objectif d’essayer de comprendre, pour reprendre la phrase de Baudelaire « quelle commodité et quelle beauté le poëte trouve dans les mythologies et dans les allégories » (article sur Théodore de Banville, Pléiade, t. II, p. 547). Pour ce faire, nous nous demanderons quel fut, dans les XVe et XVIe siècles latins, le destin des grands dieux (Bacchus, Mars et Vénus), d’Ulysse, de ses Sirènes et de sa Pénélope, d’Hercule et de ses travaux, de Niobé et de ses enfants massacrés. Nous verrons ce que devinrent Homère et son Odyssée, Ovide et ses Métamorphoses ; comment les humanistes, suisses notamment, qui voulaient s’inventer un passé prestigieux, « revisitèrent » les mythes fondateurs de Rome ; comment des personnages en chair et en os se transformèrent soudain en personnages mythologiques, comment, en résumé, le mythe se métamorphosa.