Options d’inscription

Ce cours propose une lecture sociologique de la régulation pénale des déviances juvéniles. Après avoir abordé les principales approches en sociologie de la déviance et de la régulation pénale, nous dresserons un panorama du champ pénal en insistant sur l’hétérogénéité des acteurs et des dispositifs qui le composent : sur quelles conceptions de la délinquance, de la peine et de la réinsertion repose la justice juvénile ? En quoi se distingue-t-elle de la justice pénale pour majeurs ? Quelles sont les évolutions historiques qui ont reconfiguré le champ pénal ? Finalement, dans quelle mesure le contrôle, la surveillance, ou encore la réinsertion reposent sur des mécanismes différents en fonction des dispositifs concernés (prison, suivi éducatif en milieu ouvert, travail d’intérêt général, bracelet électronique, etc.) ?

Nous irons dans ce cours au-delà d’une conception segmentée du champ de la justice pénale – et souvent proche des catégories institutionnelles et juridiques– pour mettre l’accent sur les continuités à l’œuvre dans le champ pénal.

Cette continuité concerne d’abord la population concernée: avec l’allongement du temps de la « jeunesse », la plupart des carrières délinquantes juvéniles se déploient avant et après le seuil – socialement construit – de la majorité pénale.

Cette continuité s’observe aussi dans les paradigmes qui sous-tendent la régulation pénale au fil de l’histoire : la « nouvelle pénologie », reposant sur la gestion des risques de récidive, se combine de manière subtile aux approches classiques basées sur la punition et la réinsertion, sans toutefois les remplacer.

Enfin, les études empiriques sur les dispositifs dits « en milieu ouvert » (probation, liberté surveillée, bracelet électronique, etc.) montrent que ces derniers ne constituent pas des modèles alternatifs de régulation pénale mais s’inscrivent plutôt dans une interdépendance avec la peine de prison.

Le cours sera structuré suivant une alternance entre contenus théoriques et présentation de recherches empiriques contemporaines. Les apprentissages acquis dans le cadre de ce cours seront évalués sous la forme de deux travaux écrits (d’une longueur de 15'000 à 18'000 signes chacun) réalisés en groupes de 2 étudiant.e.s , visant à prolonger les réflexions issues du cours en confrontant un article scientifique avec une étude de cas empirique (par exemple corpus de littérature grise, documentaire, film de fiction, etc.).


Auto-inscription (Étudiant·e)
Auto-inscription (Étudiant·e)