Dès que nous sommes éveillés – et même lorsque nous rêvons – nous sommes conscients d’une variété inépuisable de ‘choses’ : nous voyons un camion freiner soudainement, des amis de l’autre côté de la rue, et des nuages ; nous sentons cette odeur en passant devant la boulangerie ou cette douleur à l’estomac après avoir trop mangé ; nous pensons à notre soirée, à notre grand-mère, à ce message auquel il faudrait encore répondre. Parmi toutes ces choses dont nous sommes conscients, y a-t-il parfois aussi nous-mêmes ? S’il nous semble assez clair que nous sommes (parfois) conscients de nous-mêmes, il nous semble aussi que cela n’a pas grand-chose à voir avec la manière dont nous sommes conscients des camions de légumes qui freinent devant nous. Cela a-t-il davantage à voir avec la manière dont nous sommes conscients de nos expériences conscientes (nos perceptions, nos pensées, nos émotions etc.) ? Y a-t-il un sens minimal dans lequel nous sommes toujours conscients de nous-mêmes dès que nous sommes conscients tout court ? Suis-je conscient de quelque chose de plus que du fait qu’il doit y avoir quelqu’un qui est en train d’avoir ces expériences que je vis ? Si ce n’est pas le cas, est-ce que je suis alors vraiment conscient de moi-même en tant que moi-même ?
Dans ce proséminaire, nous allons discuter ces questions sur la base de textes du débat contemporain et de la tradition phénoménologique.
- Dozent/in: Julien Bugnon