Au tournant du XIXe siècle et pour de nombreuses décennies, une véritable obsession ethnographique s’empare des esprits. Écrivains, savants et artistes se passionnent pour des mondes culturels en voie de disparition. Leur intérêt partagé pour les traditions, les coutumes et les langues vouées à l’effacement se fonde sur la prise de conscience d’un bouleversement profond : la modernité triomphante, de plus en plus industrielle et mondialisée, tend à éclipser les derniers témoins de cultures considérées comme « primitives » ou « populaires ». Cette prise de conscience mélancolique configure la nostalgie des romantiques ; elle les conduit aussi à explorer, collecter, mettre en récit et transcrire en poèmes les traces de civilisations et de peuples oubliés. De Chateaubriand à Gérard de Nerval et George Sand, ce séminaire propose de réfléchir aux enjeux littéraires de cette sensibilité nouvelle pour les « derniers ».
- Enseignant·e: Jacob Lachat