
« Les poètes sont les législateurs secrets du monde » Face à l’Histoire, cette phrase du poète romantique P.B. Shelley sonne avant tout comme un vœu pieu. Mais elle traduit également une croyance, celle qui fait de l’art le laboratoire d’un monde différent. Des Romantiques à l’art soviétique, de Courbet aux Surréalistes, et de Mallarmé jusqu’à l’art contemporain, les écrivains, artistes et cinéastes ont défendu l’idée que l’art possède un pouvoir proprement utopique : celui d’imaginer et de figurer d’autres possibles. Le cours passe en revue quelques positions emblématiques entre le XVIIIe et le XXe siècle, afin de comprendre ce que les avant-gardes ont à dire à la philosophie et ce que celle-ci peut apprendre de celles-là. Au passage, il s’agira d’interroger quelques-uns des modèles du temps et de l’histoire dont sont nourris l’art moderne et puis contemporain. Que reste-t-il du futur ? Et en quoi les arts peuvent-ils contribuer à nous y rapporter autrement ? Car si l’on en croit Adorno, même si nous savons que celle-ci est in fine intenable, l’art continue de représenter une promesse de bonheur.
Lecture complémentaire : Peter Bürger, Théorie de l’avant-garde, trad. J.P. Cometti, Paris, Vrin, 2013.
- Enseignant·e: Emmanuel Alloa