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La nuit tombe souvent sur le geste créateur. Car il faut bien le dire, face aux œuvres d’art, nous sommes un peu comme dans une nuit de la connaissance. Soit que son geste inaugural se trouve caché, soit que l’art lui-même, en ses tours et finalités, nous apparaisse incompréhensible. Mais ce mystère qui plane sur la pratique artistique autant que sur ses rejetons n’est pas simplement le fruit d’une ignorance. Il tient aussi à la place que depuis l’Antiquité les artistes ont eux-mêmes réservé à la nuit dans la représentation de leur art, qu’il s’agisse de ses origines mythiques, du cadre de sa pratique studieuse et acharnée, des fantasmes qui lui sont attachés ou plus simplement du caractère paradigmatique des effets nocturnes dans la démonstration de la virtuosité artistique (clair de lune, bougies, lampes, feu, etc.). En un sens, l’art habite la nuit qui le hante. Loin du tumulte du monde, le silence nocturne accorde parfaitement les deux vies de l’artiste idéal : active (fatica) et contemplative (cosa mentale). La nuit pense elle-même ses propres dangers. Elle est fertile en introspections créatrices et la littérature artistique regorge d’exemples sur les noctambules laborieux qui repoussent l’heure du coucher. Le séminaire entend dès lors explorer les contours obscurs de la création en étudiant des peintures, des dessins et des gravures qui placent la pratique artistique dans une nuit aussi inspirante qu’inquiétante. La nuit apparaîtra alors tour à tour comme le point de départ imaginaire ou réel de la création, le cadre de son exercice solitaire ou pluriel, l’occasion d’inventions débordantes et fantastiques, le moment d’une lutte physique et psychique de l’artiste avec l’œuvre à venir, ou encore le ferment d’une pyrotechnie artistique censée irradier spirituellement, au sens profond donné par Arnold Houbraken à cette incandescence : Konstlicht (Light of Art).

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