Langage épicène – anglaisPeut-être que vous dispensez également des enseignements en langue anglaise. La problématique d’un usage épicène du langage se pose aussi en anglais. Même si les substantifs n’ont pas de genre grammatical, vous faites référence à une femme ou à un homme
avec le pronom utilisé dans la phrase suivante. Un exemple : The director was invited to present the new project. She was accompanied by her assistant. Voici quelques recommandations pour un langage épicène en anglais :
Sur le site de l'association américaine «National Council of Teachers of English» vous trouverez une prise de position «Statement on Gender and Language» prenant en compte notamment la non-binarité de genre: https://ncte.org/statement/genderfairuseoflang/ |
Langage épicène – DéfinitionÉpicène se dit d’un mot qui est féminin et masculin, p.ex. adulte, élève. Par extension, le langage épicène et un langage qui représente autant les femmes que les hommes et s’adresse ainsi bien aux unes qu'aux autres. Le masculin générique (ou
« masculin universel ») est supposé faire abstraction du sexe concret et représenter aussi bien les femmes que les hommes. Mais il ressort de différentes études que, de fait, le générique masculin active moins de représentations féminines auprès des
personnes interpellées qu’un générique épicène (Brauer & Landry 2008, Gygax et al. 2008). |
Langage épicène – Entrée en matièreDiverses études montrent que l’usage du générique masculin n’est pas perçu de manière neutre – en dépit du fait que ce soit son intention –, et qu’il renvoie davantage
à des représentations mentales ayant trait aux hommes uniquement (Brauer & Landry 2008, Gygax et al. 2008). |
Langage épicène – PrincipesVoici quelques principes de l’utilisation du langage épicène :
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Langage épicène – RessourcesIl existe différents guides
d’utilisation du langage épicène et, de manière plus large, de communication
inclusive. Plusieurs hautes écoles entretiennent des pages web à ce sujet. Voici quelques ressources pour aller plus loin : L’Université de Neuchâtel
entretient un site très complet « Langage en tous genres » qui présente des résultats de recherche autant que des infos pratiques : http://www.unine.ch/epicene/home.html La Haute École Spécialisée de Suisse occidentale HES-SO propose un guide de communication inclusive que vous pouvez télécharger sur la page suivante : https://www.hes-so.ch/fr/communication-inclusive-6801.html
La Haute École Pédagogique Vaud – Instance pour la promotion de l’égalité – propose un « Petit guide de rédaction épicène » : https://www.hepl.ch/files/live/sites/systemsite/files/instance-egalite/petit_guide_epicene_ipe.pdf
Enfin, sur le site de l’Université de Genève, vous trouverez diverses ressources ainsi que des conférences d’Éliane Viennot et de Pascal Gygax sur le langage épicène : https://www.unige.ch/rectorat/egalite/evenement/actualites/epicene/ |
LGBTI - identités « queer »Le sigle LGBTI recouvre différentes identités « queer » qui remettent en cause la binarité du genre et les logiques univoques de classement.
La structure
binaire du genre est intimement liée à la norme de l’hétérosexualité. C’est à
travers les études gaies et lesbienne que, dès les années 1970, cette norme a
fait l’objet de recherche et de débat dans le champ académique. Dès les années
1990, la thématique est reprise et développée dans le cadre des « Queer Studies »,
notamment aux USA. La philosophe Judith Butler a profondément marqué ce débat
avec son œuvre « Gender Trouble » (1990) dont la traduction française a été publiée en 2005 seulement. Pour un historique détaillé, cf. le premier chapitre de Bereni et al. (2012). Au niveau politique, les militant-e-s gays et lesbiennes ainsi que bisexuel-le-s ont commencé à lutter contre les discriminations à leur encontre et à revendiquer leur visibilité et leurs droits à partir des années 1970. Ces mouvements ont remis en cause la prédominance de la norme hétérosexuelle au quotidien et dans les institutions juridiques. Dans différents pays, l’ouverture du mariage pour tous répond aujourd’hui à cette demande de reconnaissance juridique des différentes formes de vie commune. Le sigle aujourd’hui courant de LGBTI recouvre non seulement la diversité des sexualités (Lesbian, Gay, Bisexual), mais aussi la diversité de sexe/genre (Trans, Inter). Le terme de transgenre recouvre tout l’éventail des personnes qui s’identifient à un autre sexe/genre que celui assigné à leur naissance ou qui refusent de s’identifier à l’une des deux catégories. Le terme d’intersexuation, de son côté, se rapporte aux personnes qui ne peuvent être assignées à l’un ou l’autre sexe à la naissance et qui ont, le cas échéant, subi des interventions chirurgicales afin d’éliminer cette ambiguïté. Ces dernières années, autant les personnes transgenres que les personnes intersexes se sont organisées pour lutter contre un discours médical pathologisant et pour l’autodétermination sexuelle et de genre sur la base des droits humains. Pour les hautes écoles et l’enseignement supérieur, ces thématiques peuvent avoir des implications très directes: 1. Les institutions sont appelées à être inclusives par rapport aux personnes qui souhaitent changer de catégorie de sexe/genre et donc de nom. Cela peut toucher autant le personnel de l'institution que le corps estudiantin. Dans le cadre de leur stratégie de gestion de la diversité, certaines hautes écoles ont établi des procédures pour permettre un tel changement de nom. 2. Les enseignant-e-s, de leur côté, peuvent être amené-e-s à interagir avec des personnes transgenres ou intersexes ce qui pose notamment la question d’un langage inclusif. Dans le doute, il vaut mieux demander à la personne concernée par quel pronom elle souhaite être désignée tout en respectant son droit à la discrétion et la confidentialité. Si un pronom non-binaire au singulier s’est imposé en anglais (they) et en suédois (hen), ce n’est toutefois pas (encore) le cas en français (cf. langage épicène - ressources). |