Aperçu des semaines

  • Résumé

    Dans les arts plastiques, la couleur est inséparable de la lumière. Michel Pastoureau définit la première comme « la sensation d’un élément coloré par une lumière qui l’éclaire, reçue par l’œil et transmise au cerveau » : sans la lumière, le phénomène de la couleur ne peut exister. Le binôme lumière-couleur se situe ainsi au fondement de la réalisation tout comme de l’appréciation d’une peinture.

    Avec la couleur l’artiste de la Renaissance modèle les corps, élabore une « atmosphère » lumineuse, parfois à visée naturaliste ou au contraire, surnaturelle. À l’appui d’un ensemble d’œuvres allant du XVe au début du XVIIe siècle, ce cours d’introduction entend explorer les significations morales, allégoriques ou politiques des couleurs, mais il s’agira surtout de mettre en évidence les « systèmes » chromatiques dans la pratique des peintres, d’interroger les dimensions matérielle, expressive et esthétique du binôme lumière-couleur : comment la palette participe ou non d’une imitation plus juste de la nature (Masaccio, Fra Angelico, Piero della Francesca) ; comment l’huile, liant des pigments, transforme le rapport du spectateur à la matière (Jan van Eyck, Matthias Grünewald) ; comment certains modes de coloration, tel que le cangiante chez Michel-Ange, Pontormo ou Rosso Fiorentino, s’inscrivent dans l’esthétique « maniériste ». 

    Chez Titien, Giorgione, ou encore Véronèse, les propriétés esthétiques du colorito fondent la « spécificité » vénitienne. La chair, la brillance des étoffes ainsi que certaines couleurs (comme « le vert Véronèse ») feront ainsi l’objet d’une attention particulière. Un autre thème central retiendra notre attention : le clair-obscur, théorisé par Alberti et Léonard de Vinci, qui devient chez Caravage non plus seulement un procédé d’accentuation des contrastes de valeurs, mais un critère esthétique, signifiant, adopté par plusieurs générations d’artistes dans toute l’Europe.

     

     Objectifs : 

     

    - Acquérir des connaissances solides sur la peinture de la première modernité, non seulement en relation avec le sujet du cours mais aussi d’un point de vue plus général : les évolutions esthétiques, religieuses, sociales ; les textes fondateurs ; les artistes représentatifs, etc. 

    - Connaître les différentes méthodes d’approche et d’analyse d’une peinture de la période moderne

    - Maîtriser le vocabulaire spécifique de la couleur (à l’aide des deux fiches de vocabulaire)

    - En vue de l’examen de fin de semestre, connaître les légendes abrégées des œuvres abordées dans le cours (Artiste, Titre de l’œuvre, dates de réalisation et lieu de conservation) et être capable de restituer des connaissances sur chaque œuvre. 


    Bibliographie

    *Lectures obligatoires (voir les documents numérisés ci-après):

    John GAGE, Couleur et culture. Usage et significations de la couleur, Londres, Thames & Hudson, 2008 (éd. or. 1989), chap. 7, p. 117-138.

    Marcia G. HALL, The Power of Color. Five Centuries of European Painting, Yale University Press, 2019, chap. 2, p. 59-105.

    Massimo MARIANI, Das Licht in der Kunst, Berlin, Reimer, 2021, p. 92-116. 


    *Lectures conseillées :

    - Leon Battista ALBERTI, La peinture, éd. Th. Golsenne et B. Prévost, Paris, Seuil, 2004.

    - James S. ACKERMAN, « On Early Renaissance Color Theory and Practice », Studies in Art and Architecture. Memoirs of the British Academy in Rome, XXV, 1980, p. 11-44. En ligne via Discovery

    - Michael BAXANDALL, L’œil du Quattrocento. L’usage de la peinture dans l’Italie de la Renaissance, Paris, Gallimard, 1999 (éd. or. 1985).

    - Marion BOUDON-MACHUEL, Maurice BROCK et Pascale CHARRON (dir.), Aux limites de la couleur. Monochromie & polychromie dans les arts (1300-1600), act. coll., Paris, INHA, Tours, CESR, 12-13 juin 2009, Turnhout, Brepols, 2011

    - Isabelle BOUVRANDE, Introduction à la méthode de Leon Battista Alberti : l'art de colorer dans le "De pictura", Paris, Honoré Champion, 2019

    - Massimo CARBONI, La Couleur dans l’art, trad. fr. Odile Menegaux, Paris, Citadelles & Mazenod, 2006, p. 137-173.

    - Cennino CENNINI, Le Livre de l’art (Il Libro dell’arte), trad. fr. C. Déroche, Paris, Berger-Levrault, 1991.

    - Lorenz DITTMANN, Farbgestaltung in der europäischen Malerei. Ein Handbuch, Köln, Bölhau, 2010.

    - Hervé FISCHER, Les Couleurs de l’Occident. De la Préhistoire au XXIe siècle, Paris, Gallimard, 2019, chap. 4, p. 69-85.

    - Michel HILAIRE et Axel HÉMERY (dir.), Corps et ombres. Caravage et le caravagisme européen, cat. exp. (Montpellier, Musée Fabre / Toulouse, musée des Augustins, 23 juin-14 octobre 2012 / Los Angeles, Los Angeles County Museum of Art, 11 novembre 2012 - 10 février 2013 / Hartford, Wadworth Atheneum Museum of Art, 8 mars - 16 juin 2013), Milan, 5 Continents Éditions, 2012.

    - Michel HOCHMANN, Colorito. La technique des peintres vénitiens à la Renaissance, Turnhout, Brepols, 2015.

    - Millard MEISS, « Light as Form and Symbol in Some Fifteenth-Century Paintings », The Art Bulletin, vol. 27, n° 3, 1945, p. 175-81. En ligne via Discovery

    - Michel PASTOUREAU, Noir. Histoire d’une couleur, Paris, Seuil, 2008, chap. 3, p. 77-112 et chap. 4, p. 113- 150.

    - Michel PASTOUREAU, « L’Église et la couleur. Des origines à la Réforme », Bibliothèque de l’École de Chartes, n° 147 (1989), p. 203-230.

    - Wolfgang PROHASKA et Gudrun SWOBODA (dir.), Caravaggio und der internationale Caravaggismus. Sammlungkataloge des Kunsthistorischen Museums, Milan, Silvana, 2010.

    - Neville ROWLEY, Pittura di luce. La manière claire dans la peinture du Quattrocento, thèse de doctorat soutenue en 2010, dir. A. Mérot, Paris, Université Paris-Sorbonne : https://www.academia.edu/4219396/Neville_Rowley_Pittura_di_luce_la_mani%C3%A8re_claire_dans_la_peinture_du_Quattrocento_PhD_Universit%C3%A9_Paris_Sorbonne_2010_

    - Romain THOMAS, « Couleur, lumière, matière. Une contribution à l’étude de la couleur dans l’œuvre de Grünewald », Technè, n° 26 (2007), p. 7-19. Voir le document numérisé ci-dessous.

    - Victor I. STOICHITA, Brève histoire de l’ombre, Genève, Droz, 2000, chap. 2, p. 41-85 et chap. 3, p. 87- 129.


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